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Les nuits chaudes de la Baie des Anges
8 octobre 2014

Introduction du sujet (sans complément d'objet)

bdsm 2

 

Mets ta langue ou tu sais
non ne t'arrête pas
continue de lécher
que j'aime quand tu fais ça
en totale soumission
en total don de toi-même
fais monter l'excitation
pour l'amour et la haine

 

                                    Saez

 

 

       Depuis un certain temps (à l’échelle de ce blog, je dirais même depuis un temps certain), je caressais sensuellement l’idée de produire un post sur les us et coutumes supposés fantasques et bien souvent fantasmés du milieu libertin. Du moins, du bout de ma lorgnette. Mon expérience se révélant au demeurant fragmentaire et aussi étalée dans le temps que du monoï sur un douchebag, j’opte, une fois n’est pas coutume, pour une approche chronologique des faits. Ou des méfaits. C’est selon.

 

       Eté 2007, Yonne (89)

 

       A une époque où la vie se résumait pour moi à une teinte kaki et des listes de tours de garde, je réglais par une belle après-midi la fréquence de ma station interne sur “radio-bidasse”. De jeunes soldats parlaient avec enthousiasme d’une “boite échangiste” qui était située à une vingtaine de kilomètres de la caserne où nous vivions alors, formant le projet de s’y rendre un des jours suivants. Je notais mentalement l’information, intrigué. J’avais comme tout un chacun entendu bien des choses sur ce milieu supposé glauque et sans tabous. Coooooooooool. J’en fis part à un camarade, Brice, qui se montrât également curieux. Nous convînmes d’une date pour nous y rendre, en prenant soin d’éviter de nous mêler à la plèbe répugnante des jeunes engagés, dans le but d’éviter tout soucis de commandement ultérieur.

 

       Le soir S venu, aux alentours de vingt-trois heures, nous nous garions sur le parking de cet endroit discret et avenant sans trop savoir dans quel nouveau délire nous avions mis les noix. Bon, nous étions juste devant le club, il ne coûtait rien de tenter une approche… Après un bon quart d’heure d’hésitations diverses, nous finîmes par approcher du videur. Fort sympathique, il nous indiquât que le tarif d’entrée pour les hommes non accompagnés s’élevait à la modique somme de soixante euros par tête. Avec une conso offerte, mais vestiaire non compris. Et accompagné d’un pote, ça comptait pas. Bien essayé, amigo...

 

       Après avoir réglé notre dû, nous pénétrions, si j’ose dire, dans ce qui avait toutes les apparences d’une boite de nuit. Bar, piste de danse, fauteuils, tout l’attirail habituel du night-club. A quelques exceptions près. Les écrans fixés aux murs diffusaient un film que l’on pourrait qualifier d’ ”éducatif” si on veut s’instruire sur la dilatation maximales de divers orifices du corps humain. La musique était quand même assez orientée “cul”, avec “tu vas prendre” et d’autres titres aussi distingués dans leur propos. De plus, les serveuses officiaient dans une tenue qui aurait suffit à les faire emprisonner (ou pire) sous un régime politique moins clément…

 

       Nous fûmes pris en main (en tout bien tout honneur) par la patronne, charmante quadragénaire vêtue de tout juste assez de tissu pour éviter une hémorragie nasale à l’observateur mâle de base. Elle nous fit faire un tour rapide de la maison. La boite au rez de chaussée, un escalier discret dans le fond de la pièce. Sous le dit escalier, une salle qui me fit bloquer une bonne minute. Il y avait là un carcan, des chaînes et des menottes de tailles diverses et variées et une vaste collection de sextoys, dont les plus imposants me laissaient franchement perplexe. Je savais bien qu’avec de l'entraînement et de la volonté on pouvait arriver à tout, néanmoins il me semblait que notre monde physique et matériel avait des limites. Et bien, il fallait croire que non.

 

       “C’est pour les soirées à thème. N’essayez pas tout de suite, hihihi”.

       Ok, on monte...

 

       L’étage constituait bien entendu le coeur de l’intrigue. Il y avait là toutes sortes de salles, une reproduction assez fidèle d’un cabinet médical, une chambre avec lit à baldaquin, de nombreux recoins et alcôves qui, à en croire notre guide, ne resteraient pas vides longtemps. Aucune porte… Et fin de la visite par les douches, au fond de l’établissement. Retour au bar.

 

       Le club commençait à se remplir. La clientèle se composait de couples, souvent d'âge mûr, parfois très mûr, d’hommes et de femmes seuls au physique icaunais (...) et, un peu plus tard, de pas mal de soldats. Un sergent qui venait avec sa femme (mais tel le marseillais de base, lui pouvait faire ce qu’il voulait tandis qu’elle avait le droit de regarder le mur droit devant), de jeunes engagés volubiles et même un ou deux officiers, aussi gênés que nous de se croiser ici…

 

       Ayant une longue expérience de la loose et des soirées femellement bien parties qui finissaient par des masturbations sauvages seuls au régiment, nous nous contentâmes de discuter en picolant, ce qui est peu recommandé quand on prend le volant. Il en va de la sécurité d’autrui. Mais ça avait le mérite de meubler une soirée bien vide pour selon que son coût s’élevait à cent vingt euros pour nous deux. Jusqu’à l’arrivée d’un couple constitué d’un mec hideux et chauvinou (j’entends par là doté d’une calvitie bordée à la Jean-Pierre Bacri) et d’une femme correctement fuckable que j’avais, hasard, remarqué dans une soirée en boite de nuit la semaine précédente. Soirée qui incluait mon ex de l’époque, fraîchement débarquée, que j’avais présenté comme ma cousine.

 

       L’alcool commençant à faire son oeuvre, je m’approchais d’eux directement et entamais la conversation en précisant où je les avais aperçu. Le regard de Chauvinou s’enflamma littéralement tandis qu’il me demandait si ma “cousine” était présente. Devant ma dénégation, il grommela un “dommage” et partit faire un tour du club. La pensée de mon ex au bras de cet ersatz d’être humain m'arrachât un sourire malveillant, tandis que j’entamais immédiatement une séance de tchatche massive sur sa belle compagne, aux jambes interminables et d’un galbe parfait.

 

       Après un bon quart d’heure de baratin, elle se leva, me fit signe de la suivre et gravit l’escalier. Je la suivais avec émotion. “Snif, tu y es mec…”

 

       Elle choisit une alcôve sombre à souhait et s'allongeât avec un sourire mutin. Ok, elle connaissait visiblement la musique. Je passais mes lèvres le long de son tibia, puis remontais le long de sa cuisse. Tout semblait parfait, elle gémissait juste ce qu’il fallait… Et là, je sentis une présence derrière moi. J’effectuais un demi tour et je vis Chauvinou qui commençait à la caresser en se touchant allègrement. Dégoutté, je quittais l’alcôve en pestant, rapidement suivi par la dame sujette à toutes ces attentions. Elle semblait aussi déçue que moi.

 

       Elle m'expliquât ensuite que leur couple était mort et qu’il tentait par tous les moyens d’accéder à son corps, tandis qu’elle le rembarrait sans trouver la force de le quitter. Je la fixais en pensant “bande de malades”... J’étais jeune alors. Je n’avais qu’une très maigre expérience de la pauvreté des rapports humains en général.

 

       Le charme était rompu et ma soirée foutue. Je restais une heure ou deux à attendre Brice qui, je l’appris plus tard, avait connu une situation proche de la mienne. Retour au régiment dans le silence avec une bien triste érection.


       To be continued...

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Commentaires
J
Cette délivrance verbale, je dois le dire, m'as séduit depuis les premiers jets. Et je souris, encore et toujours, bave au lettres de te lire et de comprendre. C'est bien la curiosité qui m'amène a te lécher le blog Commandent Hammond. Mais en fait je me rends bien compte de ma perversion jubilaire et ... <br /> <br /> Pourtant je n'ose croire que ton envie, ta tentation, ton trouble n'était pas aussi grand qu'un pénis de cheval tibérien... <br /> <br /> Traverser, pénétrer et visiter autant d'espaces humains aurait pu te mettre la puce à ....<br /> <br /> De plus, et crois moi en ces termes: à ton époque j'aurais fais pire. Et "Brice" n'aurait pas survécut. Mais alors pourquoi ce doux nom de "Chauvinou" ?
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